S’il existe encore un gisement d’énergie inépuisable dans le monde, c’est bien celui des femmes et des hommes qui entreprennent. Pourtant ce métier d’entrepreneur semble difficile à caractériser. En effet nous sommes très différents les uns des autres par notre formation, par notre secteur d’activités, par la taille de nos entreprises.
Nous devons conjuguer le verbe entreprendre d’une autre manière et explorer de nouvelles voies, de nouveaux modèles économiques, pour permettre à chacun de grandir dans le respect du bien commun. L’entreprise n’a pas pour finalité unique de gagner de l’argent, bien sûr cela est nécessaire, mais au même titre que le carburant l’est pour une voiture et ce n’est pas le carburant qui décide du chemin !
L’entreprise a également une responsabilité sociale en créant des relations humaines où chacun puisse s’épanouir ; une responsabilité environnementale qui permettra aux futures générations d’entreprendre et enfin une responsabilité sociétale, véritable cordon ombilical qui rattache l’entreprise à son territoire et lui permet d’engager dans la proximité des actions solidaires ou porteuses de sens.
Il convient donc aux entrepreneurs que nous sommes d’emprunter une autoroute à trois voies, la première consiste à se former dans notre métier de dirigeant, en effet les compétences techniques n’impliquent pas forcément de savoir diriger des salariés. La deuxième voie implique le développement harmonieux de nos entreprises dans les actes et non pas dans les discours affichés sur la vitrine ! Et enfin la dernière est celle d’avoir un engagement militant et porteur d’espoirs en partageant nos bonnes pratiques et en privilégiant les entreprises responsables.
La manière de travailler en organisant de véritables relations humaines dans nos boîtes sera plus importante que le travail en lui-même. Ce rôle de chef d’orchestre, on le sait, est difficile à jouer mais au combien passionnant. A nous de le développer en cultivant la curiosité non pas comme faculté de trouver des réponses mais comme faculté à se poser les bonnes questions. Cultiver également la présence car dans un monde de plus en plus virtuel il convient par la relation authentique de mieux comprendre la réalité des autres. Et enfin vivre avec audace, qualité qui fait que le chemin est aussi intéressant que le sommet.
Gontran LEJEUNE