Depuis 20 ans que je suis dans ce métier (d’accompagnement), j’entends parler de ce sacro-saint « business plan ». Et c’est vrai que le monde académique et institutionnel se repose fréquement sur les enseignements qu’il est censé donner. Pour la première fois à HEC Montréal en 2010 j’ai entendu un professeur (français) le remettre en question, voire l’envoyer aux oubliettes. Et récemment le réputé et bouillonnant (d’idées) directeur de l’ABE à Bruxelles le critiquait également.
Très pragmatiquement, force est de constater que les entrepreneurs qui réussissent sont ceux qui travaillent plus le business que le plan… Ce qui ne signifie pas « foncer dans le tas sans réfléchir ». Une étude du Babson College (réputé en entrepreneurship aux USA) concluait qu’il n’y avait pas de relation directe entre le business plan et la réussite d’une création. Sauf dans un cas, celui de la levée de fonds auprès d’investisseurs. Car le business plan constitue alors le dossier, l’élément de communication indispensable entre les créateurs et les financiers.
Pour ma part j’oriente avant tout les créateurs vers la vente concrète le plus rapidement possible. Ce qui nécessite un prix, donc un budget, donc un minimum de réflexion. Le plan détaillé sera lui important soit en rehcerche de financements comme on l’a vu, soit pour déployer un modèle de croissance, une équipe, des moyens à gérer et à contrôler. Le business plan devient alors l’élément de contrôle. Mais avant de contrôler, il faut créer. D’où priorité au business plutôt qu’au plan, non ?
Xavier De Poorter